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Il aborde le saxophone comme un instrument organique muni de filtres qui transforment l'onde sonore générée par le souffle. Son expression s'apparente à une mise en jeu acoustique-concrète de
l'instrument dont il extirpe les ressources cachées en se concentrant sur des micros- événements infimes guère audibles dans une approche traditionnelle. En tordant les plans sonores, Il fait surgir l'entre-son, les subtilités des grains et des textures. De nouvelles matières émergent comme si elles avaient été, jusque-là, enfouies derrière l'immédiatement perceptible. Pour parvenir à les contrôler, il réduit au maximum toute idée d'intervention volontariste: il n'est plus qu'un flux d'air traversant un cône métallique, agissant de manière discrète sur quelques paramètres. Le solo n'est plus seulement un aboutissement mais un instant qui répond à cette logique.

Né en 1969 en région parisienne. Compte à son actif plus de vingt ans de pratique musicale. Saxophoniste autodidacte préoccupé par l’évolution contemporaine du son instrumental, Stéphane Rives envisage son instrument dans une perspective acoustique concrète du son. Dans ce sens, il participe à des projets de collectifs (Klac-Sons, Ivraie), organise des concerts avec des musiciens de la scène parisienne (Frédéric Blondy, Bertrand Denzler) et rencontre différents artistes de musique électronique ou électroacoustique, Guido Hübner et Samuel Loviton du groupe Das Synthetische Mischgewebe, Laurence Bouckaert du collectif les Phonogénistes, Fred Nogray, Otomo Yoshihide et Bob Ostertag dans le cadre d’une grande formation ou encore Pascal Battus. En inscrivant son travail sur la durée et la lente maturation que réclame toute approche expérimentale, il forme depuis quelques années un duo avec la vocaliste Agnès Palier, dont le CD " Oxymore " est la trace. Il est également dédicataire et interprète de "Nunavut", pièce pour saxophone soprano et bande (construite à partir de sons multiphoniques et de traitements sonores), composée par Fabrice Guédy (IRCAM), en collaboration de Vincent Fromont (INA). Il joue en quartet avec Jean-Luc Guionnet, Bertand Denzler et Marc Baron, en trio avec Sharif Sehnaoui et Edward Perraud, en duo avec Christine Sehnaoui et également avec Quentin Dubost. Il conduit aussi des stages et des ateliers pédagogiques (Bordeaux, Paris, Montreuil, etc.).